Causes de l’autisme
.Soyons clairs : les vaccins ne causent pas l’autisme. Le paracétamol ne cause pas l’autisme. À ce jour, aucune preuve scientifique solide n’étaye ces affirmations. Présenter ces hypothèses comme des vérités ne fait que semer la peur, stigmatiser les familles et détourner l’attention de ce qui est urgent : mieux accompagner les personnes autistes et leurs proches.
Quand on est parent, entendre de nouveau dans le débat public que le paracétamol ou les vaccins « causeraient » l’autisme est choquant et profondément décourageant. Cela ravive la vieille idée que les mères seraient responsables de l’autisme de leur enfant. Après des décennies de lutte pour sortir de ce récit culpabilisant, voir ces mythes ressurgir au plus haut niveau politique est douloureux et dangereux.
Chaque fois qu’une annonce comme celle-ci circule, les parents se retrouvent à se demander : et maintenant ? Que veut dire tout cela pour moi, pour ma grossesse, pour mon enfant aujourd’hui ? Et peut-on imaginer l’angoisse d’une future maman, actuellement enceinte, qui a osé prendre un paracétamol pour soulager une fièvre ou une douleur et qui entend soudain dire que ce geste courant pourrait « causer » l’autisme? Voilà précisément le type d’inquiétude inutile que ces discours alimentent : ils ne donnent aucune réponse concrète, mais créent de l’anxiété et laissent les familles seules face à des questions sans issue.
Aux États-Unis, le président a annoncé un vaste programme de recherche sur les causes de l’autisme. En Suisse, la Confédération a lancé une étude sur l’augmentation des diagnostics. Nous accueillons positivement cette attention accrue et ces investissements car pour les familles, c’est un signe que l’autisme est enfin pris au sérieux comme enjeu de société. Mais notre priorité est que ces investissements débouchent sur des solutions concrètes : un accompagnement renforcé, des services éducatifs adaptés et une véritable inclusion scolaire. À Genève en particulier, l’inclusion reste très en deçà des engagements pris au niveau suisse et international.
Nous savons qu’ici, des enseignants, thérapeutes et éducateurs dévoués font déjà un travail admirable auprès des enfants et de leurs familles. Mais leurs efforts isolés ne suffisent pas : ils doivent être soutenus par des moyens structurels et une volonté politique claire.
Autisme Genève continuera à le rappeler : la recherche est importante, mais son but doit être d’améliorer, ici et maintenant, la vie des personnes autistes et de leurs familles – et non d’alimenter de vieilles peurs qui culpabilisent les parents et freinent l’inclusion.
